Aussi lumineuse soit ta chevelure, ton coeur reste sombre comme les ténèbres....

❝ DRAGO & ASTORIA ❞

C'était un son perpétuel, strident. Insupportable. Réprimant une grimace lorsque mes pieds vacillèrent en rencontrant le sol, je pris la direction de la salle de bain, mes pensées encore brumeuses. Le miroir devant moi, je me regardais dans les yeux alors que je constatais que mes cernes étaient encore une fois la preuve d'une nuit mouvementée. Mon traits étaient tirés et j'affichais constamment une moue désagréable sur le visage. A croire qu'il ne m'arrivait rien de bon, ces derniers temps. Ou plutôt ces derniers mois. Pourtant, je n'avais pas à me plaindre, remarquais-je. Daphné était revenue vers moi, bien qu'elle ne se soit jamais excusée de ses actions passées, le simple fait de revenir me voir devait déjà être le gage d'une décision mûrement réfléchie. Comment faire confiance à une soeur qu'elle a dénigré pendant deux ans ? Autant dire que cela lui a surprise que je lui reste loyale. Mais son état m'a tant inquiété que je me suis défaite de toute la rancoeur que je nourrissais encore contre elle à ce moment-là. Aujourd'hui, l'animosité entre les Serpentard et moi-même s'est doucement, mais fermement calmée, grâce à Daphné en particulier. Toujours étant, me rajoutais-je pour moi-même, que ma vie n'est pas du tout repos, loin de cette existence tranquille que je souhaitais. J'avais plus que jamais l'impression de ne plus avoir aucun contrôle. Une chose que je ne supportais guère. J'avais déjà compris qu'elle ne m'appartenait le jour où Daphné a été fiancé. Je sais que je serai toujours différente de mes amies, puisque je ne pourrai jamais vivre la même vie qu'elle et cela me déplore.

Le visage rafraichi, je revint sur mes pas et constatait qu'aucunes des filles n'étaient encore levées. Quand je pense que j'avais au moins la décence de me lever tôt, à leur demande et qu'elles n'en faisaient rien... Puis je me senti basculer lorsque mon pied heurta une masse lourde sur le sol et ma tête rencontrait le sol dans un bruit sourd. Portant la main à mon crâne douloureux, je me mis à croire que le tapis m'avait peut-être sauvé. Peut-être. Puis ce son affreux revint brouiller mes pensées, obstruer mes tympans. Attrapant ma baguette dans un mouvement agacée, je m'écriais : « REDUCTO ! ». Le sort fut jeté à une telle puissance que je fus même as surprise de voir l'objet explosé. Les filles se réveillèrent à cause du vacarme et leurs yeux s'écarquillèrent en comprenant ce que je venais de faire. Prenant conscience de mon geste, je me tournais vers Lysandre qui me fixait ce qui avait été quelques minutes auparavant son réveil. Réprimant apparemment sa colère, je l'entendis grincer : « Va te calmer ailleurs, Astoria. » avant de me jeter un regard teinté de colère. Un soupir passa la barrière de mes lèvres et sans me retourner je pris la direction de la porte du dortoir des filles puis celle de ma maison.

Traînant des pieds, je descendis lentement les escaliers, sans chercher à chasser mes idées noires. Je n'en avais aucune envie et quelle nécessite de plus ? Fronçant les sourcils lorsqu'un bruit alerta mes oreilles, je relevai la tête et vit quelqu'un s'approcher, dont l'identité n'était plus à prouver lorsqu'une phrase brisa le silence : « Hé Astoria ! Qu’est-ce que tu fais là à cette heure-là ? ». L'agacement s'empara progressivement de moi. Qu'est-ce qu'il avait à revenir comme une fleur, lui ? Alors que, les souvenirs me revenaient à la surface, il avait encore une fois humilié ma soeur en public. « Qu'est-ce qu'il y a Malefoy ? Tu cherches un jouet avec lequel passer le temps ? » Les mots avaient été dit tout haut avant même que je ne les pense. La preuve que mon ressentiment envers Malefoy mûrissait bien trop vite lorsqu'il s'agissait de ma soeur. Néanmoins, ma diatribe ne me soulageait pas pour autant, c'est pour cela que je rajoutai avant même qu'il n'ait l'occasion de répliquer : « Ou ce serait Monsieur Malefoy qui tiendrait à s'excuser pour sa conduite de la soirée d'hier. Dans ce cas, toutes mes excuses, Malefoy, ironisais-je en mimant une révérence, je crains que tu ne te sois trompée de soeur. Pourtant la différence est facile à faire, à moins que la masse gélatineuse qui te serve de cerveau ne puisse pas dissocier les différences de couleurs et de physique les plus flagrantes. ». J'avais conscience d'exagérer. Il n'était pas coupable de tous les maux de ma soeur et cette dernière n'avait pleuré simplement parce que Drago l'avait pour la énième fois envoyé balader. Cela ne pouvait être que justice, oui. Agacé, il aurait pu en avoir assez de ma soeur et de ses yeux doux... Non. Il n'avait pas à refouler Daphné de cette manière. Non.

Spoiler:

Aussi lumineuse soit ta chevelure, ton coeur reste sombre comme les ténèbres....

❝ DRAGO & ASTORIA ❞

« Alors écoute moi bien Astoria. Ta soeur elle me tape sur les nerfs depuis l'annonce de ses fiançailles et tu comprendrais sans doute ma réaction si tu devais te la coltiner chaque jour ! Ah mais j'avais oublié : vous pouvez pas vous supportez. Alors je peux savoir pourquoi tu me donnes des ordres maintenant ? » Ce fut à mon tour de déglutir.Ce fut comme recevoir une douche froide, glaciale même. J'accusai lentement le coup, tandis que sa tirade s'insinuait dans mon esprit. J'avais omis de me mettre à sa place. D'essayer de saisir combien cela pouvait être difficile de voir un ami qui vous fait les yeux doux et que vous n’appréciez que d'un sentiment amical. Je comprenais sa rancœur. Elle me devenait subitement très clair alors même que mes propres raisons d'être en colère se dissipaient dans les limbes de mon esprit. Déroutée, je continuais de le fixer. Ravalant ma salive et baissant les yeux, honteuse, je m'entendis répondre d'une petite voix : « Je sais combien ma soeur peut-être difficile... Enfin, elle... J'hésitais un instant, peu certaine d'employer les meilleurs termes sans trop en dire. Daphné t'apprécie énormément et être fiancée, si jeune. C'est révoltant, Drago ! Enfin, je sais que chaque sang-pur doit passer par cette étape, que l'on a pas le choix. Que dans deux ans ce sera mon tour, mais pourquoi faut-il que nous soyons si obtus ? » Mes bras s'était mis à bouger dans tous les sens au fil de mon discours. Mon irritation referait presque son retour. Les autres nous digressaient, nous enterraient plus bas que terre pour la simple et unique raison que nous avons de l'argent et des valeurs. Certes, des valeurs plus ou moins extrêmes lorsqu’il s'agit de certaines familles, mais il n'y a rien de pire qu'être scruter à chacun de ses faits et gestes, d'être sans cesse coupable de faits que l'on n'a pas commis. La pitié semblait avoir disparu. Personne n'était résigné à nous comprendre, à prendre notre défense. Nous resterons à jamais un clan, écartée de la société, bientôt supplanté et oublié par les sorciers. Plus les minutes s'égrenaient, et plus notre temps était compté. Notre vie... Nous n'en avons pas, elle ne nous appartient pas. Mon amertume reprenait sa place, encore chaude. Le mépris constant des autres était une chose insupportable. Oubliant toute bienséance, je laissai mon corps tombait sur le sol, contre un mur du couloir. « Comment en sont-nous arrivés-là, Drago ?... » Murmurais-je, sans trop savoir moi-même dans quel sens cette phrase devait être interpréter. Ramenant mes jambes contre ma poitrine, mes yeux rivèrent en direction du mur qui me faisait face. Une. Deux. Encore une troisième. J'en venais à dénombrer les fissures... Puis un souvenir me revint en mémoire, ce n'est même pas un souvenir, bien trop récent. Néanmoins, la question se posait, parce que la réponse était pourtant évidente, mais je voulais savoir. Mon incompréhension a ce sujet était de la plus totale : « Comment ça, Daphné et moi, on ne peut pas se supporter, Drago ?[/b] Le questionnai-je doucement en relevant la tête vers lui. Ma soeur et moi avons recommencé à parler depuis le début de l'année, maintenant, tu devrais le savoir, non ?»