•••On m'a toujours appris à ne jamais se moucher en public •••

[ 15 Janvier 1995 • 20 Heures ]

- Hé Drago tu as mis quoi pour la question 12 du devoir de potions ?

Drago ne se donna même pas la peine de répondre à Goyle et continua de fixer d'un air rêveur le vide...Le vide ? Pas exactement. Cela allait bientôt faire un long moment que le Serpentard admirait Granger à la dérobée, à moitié dissimulé derrière une pile d'ouvrages en tout genre. Malgré toute la répugnance que cette fille lui inspirait, il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder et de constater qu'aujourd'hui...elle avait l'air triste. Pourquoi ? Elle fronçait les sourcils, comme à chaque fois qu'elle se concentrait, mais ses yeux semblaient...ailleurs. Se reprenant, Drago se redressa : non mais qu'était-il en train de faire ? Décrypter des messages secrets dans les yeux de cette Sang-de-Bourbe ? Mais il était pas bien ? Se reconcentrant sur son devoir de Potions, il finit enfin par répondre à Goyle d'un ton laconique :

- Il faut utiliser de l'essence de Valériane pour empêcher un éventuel problème de dosage.

Son camarade se dépêcha d'écrire ce que son ami lui dictait et, alors que Drago essayait d'achever son devoir, quelque chose attira son attention : Granger quittait la bibliothèque. Malgré sa volonté de ne plus avoir affaire à elle, le blond ne put s'empêcher de remarquer ses traits défaits. Sans même réfléchir à ce qu'il faisait, le blond ramassa ses affaires rapidement, sans faire attention à Goyle qui bégayait à côté de lui, et une minute plus tard il suivait Granger vers le parc.

Drago se traita mentalement d'idiot : il ne savait pas vraiment ce qui était en train de lui arriver mais ces derniers temps il ne pouvait s'empêcher de penser à elle...Dans son esprit ce n'était plus la Sang-de-Bourbe, c'était Granger. Pourtant, il savait bien qu'il faudrait arrêter de penser à elle comme ça un jour ou l'autre. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il voulait juste s'assurer qu'elle allait bien. Après tout ça ne voulait rien dire non ?

Jusque là il l'avait suivie de loin et lorsqu'il se reconcentra sur le paysage devant lui, il fut surpris de la trouver assise au bord du lac...pleurant ? Jetant un coup d'oeil furtif pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls ( sinon s'en était fini de sa réputation ), ce dernier d'approcha doucement et demanda d'une voix forte, toujours de cet air légèrement moqueur dont il ne pouvait se débarasser :

- Tu pleures Granger ?

Bon...pour la délicatesse, on pouvait repasser.