Tes pieds sont gelés alors qu'avec George tu te hâtes de franchir les grandes portes du hall. Un sourire malicieux sur vos visages, personne ne saura avec qui vous avez échangés au dehors. Non. Les affaires sont les affaires, tu tiens à garder ton petit business sain et sauf et tes acheteurs savent parfaitement que s'ils veulent continuer à se plier en quatre lorsqu'ils le désirent, ils ont plutôt intérêt à la boucler sur qui leur fait provenir leurs farces et attrapes. Plus tard, c'est sûr, t'en feras ton métier. Avec George. Vous avez commencés à en parler il y a peut-être deux mois, c'était venu comme ça, naturellement, alors que toi ou lui, tu ne te souviens plus, n’arrivait pas à dormir. Une boutique sur le chemin de traverse, pas besoin de grands diplômes et vous feriez ce que vous aimez faire. Procurer de la joie aux gens, les faire sourire et rire. Tu te sens toi lorsque tu vois les étincelles malicieuses dans les yeux d'un troisième année qui te tend quelques galions pour pouvoir t'acheter une pastille de rêve éveillé pour pouvoir décompresser ou une pastille de pousse-rikiki pour faire une blague à son meilleur ami. Le rire, y a que ça de vrai et tu l'as toujours dis et vécu. Aussi longtemps que tu t'en souviennes, tu n'as jamais été profondément triste. Bon, il y a bien eu ces quelques jours durant l'adolescence où tout adolescent normalement constitué ce sent un brin inutile et dépressif, mais grâce à George ils sont vites passés. Personne ne t'as jamais vu autrement qu'heureux ou souriant. Toujours quelque chose derrière la tête, c'est comme ça qu'on te décri. Parfois t'aimerais pouvoir ôter cette étiquette sur ton front, que les gens acceptent que tu puisses avoir du chagrin de temps en temps sans réel justification. Tout le monde en a de trop sur les épaules un jour ou l'autre. Mais tu ne dois jamais faillir, tu es comme le gardien des rires du château et jamais tu ne les laisseras tomber, quitte à paraître heureux lorsque tu ne l'es pas. C'est la contre-partie.

Les marches en pierre du château défilent sous tes pieds alors que George et toi vous précipitez vers le dortoir des rouges et ors. Un bout de parchemin animé dans les mains, tu indiques par où passer pour ne pas tomber sur Rusard ou Peeve. "A droite, et dépêches y a Nick qui va pas tarder". Vous vous faufilez dans le couloir alors que votre respiration résonne contre les murs. Tes yeux parcourent la carte et tu déclares que la voie est libre. Vous sortez de votre cachette et continuez de courir dans les couloirs capricieux qui vous font faire quelques détours inattendus. Enfin vous arrivez devant le portrait de la grosse dame qui semble s'être assoupie. Tu sais qu'il est tard, mais tu ne peux t'empêcher de rouler des yeux avant que George ne dise le mot de passe. Toujours à moitié endormie, le tableau pivote tout de même et vous vous engouffrez dans le dortoir des lions. Au début tu te demandais pourquoi le choixpeau t'avait envoyé ici. C'est vrai ! Ok, Serpentard ça t'aurais vraiment rebuté et pareil pour Serdaigle, mais Poufsouffle ça aurait pu convenir aussi ! Bon, tu ne te plains pas, un lion ça fait toujours mieux qu'un blaireau sur le blason de ta maison ! Et puis, t'aurais surement jamais connu aussi intimement les gens de chez Gryffondor et ça t'aurais quand même bien embêté parce qu'ils sont pas mal dans leur genre. Des rencontres, t'en as fait plein au cour de tes années à Poudlard et tu regrettes aucune. Même pas la serdaigle pro sang pur qui te refiles des boutons rien qu'en entendant sa voix. Non, il t'aura permit de te réconforter dans l'idée que tu n'aimes vraiment pas ces gens là. George et toi vous dirigez vers les escaliers ne colimaçon quand une touffe de cheveux brune acajoux te frappe dans le coin de l'oeil. Tu tournes ta tête et découvres une Hermione assoupie, le visage sur un parchemin écrit avec précision et netteté. George lance une blague alors que tu te retournes pour lui dire que tu monteras te coucher plus tard. Il te regarde quelques instants, le regard suspicieux avant d'hausser les épaules et de monter se coucher, pas dupe pour un galion. Tu t'approches de la table où repose la lionne et t'appuis contre le vieux bois. Tu racles ta gorge avant de te baisser jusqu'à venir murmurer à son oreille. "On s'endort, Hermione ?" tu te recules rapidement, t'as pas envie de t'en prendre une en pleine figure. Par la barbe de Merlin, t'aurais l'air fin avec une trace de gifle en plein milieu de la figure !